Dans les fonds de la bibliothèque en attente d’inventaire, ont été retrouvés deux registres d’hôpital, sans autres mentions que les dates et les numéros d’entrée : « N° 1 de 1 à 3470. Du 15 août 1915 au 24 août 1917 » et « N° 2 de 3471 à. Du 24 août 1917 ». Classés par ordre alphabétique, les registres comportent les nom et prénom du blessé, le nom de son régiment, un numéro d’ordre, parfois la mention d’une date d’évacuation. Lorsqu’on examine le second registre, on s’aperçoit que les numéros d’ordre vont environ jusque vers 6800, chaque registre comptant donc à peu près autant de personnes.
Ces registres illustrent la variété des affectations (infanterie, artillerie, aéronautique, génie, etc.) comme la diversité des origines (zouaves, tirailleurs et régiments coloniaux, soldats belges, une centaine de militaires des régiments d’infanterie russe, quelques prisonniers de guerre allemands). De-ci, de-là, quelques civils, hommes, femmes, enfants, dont la provenance (Rennes, La Courrouze, Fougères, Saint-Brieuc) et la mention de leur transfert depuis d’autres hôpitaux (Hôtel-Dieu de Rennes, Hôp. 105 Rennes, HM Rennes, HC 4 anciennement place de Guingamp) ont permis de nous mettre sur la piste d’un hôpital rennais.
Deux parcours individuels nous ont conduits à émettre une hypothèse d’identification. Le caporal Joseph Hamon, du 202ème régiment d’infanterie, a été noté sur l’hôpital n°1 de Rennes pour une admission du 8 octobre au 21 décembre 1915 et a ensuite été évacué sur l’hôpital n°83 (renseignements aimablement communiqués par Nadine Lannelongue, SAMHA). La Base des Personnels de l’aéronautique militaire nous apprend que Jean Hourtané, conducteur de tracteurs pour le 2e groupe d’aviation, vient de l’hôpital 83 en juillet 1918.
Il semble donc que les registres se rapportent à l’hôpital complémentaire 83 de Rennes, qui d’après François Olier, Jean-Luc Quénech’hdu, Hôpitaux militaires dans la guerre 1914-1918. Tome 1, Zone de l’intérieur : France Nord-Ouest…, Louviers, Ysec éd., 2008, a fonctionné de janvier 1915 à avril 1919 sur plusieurs sites en parallèle (Beaux-Arts rue Hoche, Cercle Paul-Bert, Bourse du Travail).
Jérôme van Wijland