Collections

Imprimés

L’acquisition, en 1873, de la bibliothèque de Charles Daremberg (1817-1872), son premier bibliothécaire, a doté la bibliothèque d’un fonds inestimable qui représente la collection idéale de l’historien de la médecine au XIXe siècle :

  • 113 incunables (sur 114 conservés par la Bibliothèque) : cette collection remarquable rend compte de l’édition médicale du XVe siècle. On y trouve en effet les œuvres des médecins les plus illustres de l’antiquité et leurs commentaires (Hippocrate, Galien), la médecine du monde arabo-musulman (Mesué, Rhazès, Abulcasis, Avicenne, Avenzoar), celle du Moyen-Âge, l’École de Salerne, les éditions de Venise et le premier traité d’anatomie illustré de John Ketham.
  • un ensemble de périodiques médicaux anciens.
  • près de 7000 documents et ouvrages médicaux publiés entre 1501 et 1870 : tous les grands médecins chirurgiens et précurseurs de la médecine y sont représentés : Ambroise Paré, Walter Hermann Ryff, William Harvey, Sydenham, Bidloo, Vicq d’Azyr, Boerhaave… On soulignera la qualité des ouvrages illustrés, de la manière noire d’un Gautier d’Agoty aux photographies de Duchenne de Boulogne.

D’autres acquisitions, dons et legs remarquables ont enrichi et continuent d’enrichir cette collection, tel le legs du docteur Antoine Mattei, laissant à sa mort en 1881 un ensemble considérable d’ouvrages du XVIe au XIXe siècle se rapportant à l’obstétrique.

Archives et manuscrits

La bibliothèque conserve les archives de l’Académie de médecine depuis sa création en 1820, ainsi que les archives d’un certain nombre d’institutions médicales, du XVIIIe siècle à nos jours. Elle conserve des archives personnelles, le plus souvent d’académiciens. Elle dispose aussi d’un fonds important de manuscrits. Les inventaires de ces différents fonds sont accessibles via le catalogue Calames.

  • Archives organiques de l’académie de Médecine. Par archives organiques on entend toutes les archives émanant de l’activité quotidienne de l’Académie de médecine depuis sa création : procès-verbaux des séances, archives des commissions, mémoires envoyés pour concourir aux prix, plis cachetés, correspondance, communications, plans d’architecture, etc.
  • Archives d’institutions médicales. Lors de sa création en 1820, l’Académie se voit confier la mission d’assurer la continuité de deux institutions prestigieuses d’Ancien Régime, l’Académie royale de chirurgie et la Société royale de médecine. A ce titre, elle est chargée de la conservation de leurs fonds d’archives. A côté de ces deux fonds historiques, la bibliothèque de l’Académie s’est constamment enrichie d’autres fonds d’institutions médicales, des plus anciens aux plus contemporains.
  • Papiers d’académiciens et de savants. Plus de cinquante fonds d’archives privées, d’académiciens pour la plupart, sont conservés à la Bibliothèque. Environ 40 % d’entre eux bénéficient d’inventaires complets.
  • Manuscrits. Parallèlement aux fonds d’archives, la Bibliothèque a constitué une collection de manuscrits, parfois autonomes, parfois groupés en séries (collection Daremberg, collection Mattéi) qui reflètent l’histoire de la médecine de l’époque moderne à nos jours. Les estampes et photographies sont intégrées aux collections de manuscrits.

 

Représentation d'un draco marinus dans Dioscoride

 

Estampes, œuvres d’art, objets et instruments

La Bibliothèque dispose d’une très importante collection d’images, principalement des portraits. Elle conserve également des œuvres d’art de toutes sortes ainsi que des objets et instruments médico-chirurgicaux.

  • Estampes et photographies. Le fonds d’images le plus important est constitué par la collection de portraits de médecins et de savants de tous les pays et de tous les temps, qui compte environ 4500 estampes et 3500 photographies. L’Académie doit la plus grande partie de ce fonds unique en France à la passion d’un médecin lyonnais, Jean-Marie-Placide Munaret (1805-1877), dont la collection de 3557 portraits a été achetée en 1892. Des dons importants l’ont considérablement enrichie : ceux de Juliette Dodu (200 portraits), de René Marjolin (200 portraits) en 1895, de Jules Bergeron, Steinheil ou de Maurice Chevassu. Des photographies, d’origine modeste ou prestigieuse (Nadar, Trinquart, Petit), des héliographies, des caricatures, des reproductions photomécaniques de portraits des célébrités médicales de la fin du XIXe et du début du XXe siècle sont venues peu à peu enrichir le fonds de portraits.
  • Œuvres d’art. L’Académie est riche de nombreuses œuvres d’art qui ornent ses murs : tableaux, bustes, médaillons, médailles. Il s’agit le plus souvent de portraits de médecins et d’académiciens. On y trouve notamment des œuvres des peintres Louis Boulanger (1806-1867), Ary Scheffer (1795-1858), Charles-Louis Müller (1815-1892), Jean-Léon Gérôme (1824-1904), Léon Bonnat (1833-1922), Léon Lhermitte (1844-1925), Henri Gervex (1852-1929), ainsi que des sculpteurs David d’Angers (1788-1856), Théophile Bra (1797-1863), Jean-Pierre Dantan, dit le Jeune (1800-1869), Francisque Duret (1804-1865), Raymond Gayrard (1807-1855), Jules Franceschi (1825-1893), etc. Des dons récents ont enrichi cette collection, telle la collection de médailles à thématique médicale offerte par Charles Haas (1940-2011) ou encore le portrait de François Gigot de La Peyronie par Hyacinthe Rigaud, offert par Monique et Edwin Milgrom en 2012.
  • Objets et instruments. Quelques objets d’intérêt, issus de dons et legs, sont entrés dans les collections de l’Académie : stéthoscope de Laennec, biberons, mannequin viscéral en ivoire. De même, la Bibliothèque conserve de nombreux instruments, envoyés à titre de spécimen au cours des XIXe et XXe siècles par des médecins cherchant la reconnaissance de l’Académie.