Centenaire du prix Nobel de Jules Bordet

En 1919, Jules Bordet obtenait le prix Nobel de physiologie ou médecine, « pour ses découvertes relatives à l’immunité. » Une exposition organisée par l’Université libre de Bruxelles (ULB) a lieu à cette occasion, du 9 octobre au 21 décembre. Le parcours illustre les découvertes de Jules Bordet, en présente l’héritage, et plus largement se veut une évocation des méthodes et des exigences de la recherche expérimentale. Elle est émaillée de « propositions d’artistes issus du bio-art ».

Jules Bordet est né en 1870 à Soignies, en Belgique. Diplômé de l’université libre de Bruxelles (ULB) en 1892, il a entamé ses recherches avant même d’avoir achevé ses études, ce qui lui vaut une bourse du gouvernement pour entrer en 1894 au laboratoire d’Élie Metchnikoff à l’Institut Pasteur. A partir d’expériences portant sur le vibrion du choléra, il élucide le mécanisme d’union de l’antigène et de l’anticorps dans la destruction des bactéries. Ses découvertes rendent possibles des applications à des techniques sérologiques de contrôle et de diagnostic, ainsi pour la fièvre typhoïde, dès l’année suivante, par Fernand Widal (1862-1929). Directeur en 1900 de l’Institut Pasteur du Brabant, puis en 1907 professeur de microbiologie à la Faculté de médecine de l’ULB, il apporte de nombreuses contributions à la bactériologie, avec la découverte du bacille de la coqueluche en 1906 ou celle de l’agent de la diphtérie aviaire en 1907. Il publie, en 1920, un Traité de l’immunité dans les maladies infectieuses.


L’Académie nationale de médecine, dont Jules Bordet a été correspondant étranger à partir de 1921, possède dans ses archives et collections plusieurs documents illustrant le parcours du savant. La Bibliothèque est ainsi heureuse de mettre à disposition, outre une médaille, plusieurs lettres manuscrites ou dactylographiées, qui illustrent différents aspects de la vie des réseaux scientifiques auxquels il a appartenu. Une lettre autographe fait par exemple apparaître les difficultés qu’il rencontre en 1915 pour voyager vers les États-Unis, illustrant le ralentissement de la recherche au cours de ces années de guerre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D’autres pièces sont prêtées, relatives à la vaccine, qui contribuent à replacer les découvertes de Bordet dans l’histoire longue de la vaccination : des vaccinostyles ainsi qu’une magnifique cire anatomique signée Rouppert, gendre et successeur de Tramond, représentant la récolte de pulpe vaccinale au flanc d’une vache.

François Léger

Exposition « Les 100 ans d’un Nobel. Jules Bordet, un pastorien à l’ULB. » Université libre de Bruxelles, du 9 octobre au 21 décembre 2019. Espace Allende, ULB, Campus du Solbosch. Bât F1 – 22-24, av. Paul Héger – Ixelles.

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