Marie Curie, de la rue Cuvier à la rue Bonaparte

A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Marie Curie, l’Académie nationale de médecine rend hommage à sa première académicienne, élue le 7 février 1922.

Billet_2017_Séance_Marie_CurieLors du bilan de fin d’année, le secrétaire annuel Achille Souques revenait sur l’élection de Marie Curie, après le discours de réception prononcé par le Président de l’Académie Auguste Béhal lors de la séance du 14 février 1922 :

« En son nom [i.e. au nom de l’Académie], je souhaite la bienvenue à nos nouveaux collègues Mme Pierre Curie, MM. Hallion, Desnos, Legry, Paul Carnot,  et je prie Mme Pierre Curie de vouloir bien agréer l’hommage de notre respect.

La candidature de Mme Curie, posée par quelques-uns de nos collègues, fit une grande sensation. Devant l’éclat rayonnant de ses titres, les autres candidats se désistèrent, et son élection fut un triomphe. Elle nous apportait une œuvre plus durable que l’airain, je veux dire une découverte géniale, faite en collaboration avec son mari, un nouveau traitement des tumeurs, un nom illustre dans le monde entier et qui manquait à notre gloire.

C’est la première fois qu’une femme entre à l’Académie de Médecine; c’est même, si je ne me trompe, la première fois qu’une femme entre, en France, dans une Académie d’État. Certes, la tradition est chose respectable. Mais de quoi est donc faite la tradition? N’est-ce pas d’apports successifs, transmis d’âge en âge, et qui, à leur moment, furent des innovations ? Innovation aujourd’hui, et demain tradition !

Depuis quarante ans, un nouvel ordre de choses est né. Depuis quarante ans, les étudiantes se précipitent à flots de plus en plus serrés vers les carrières libérales. Jadis, on ne les trouvait que par unités dans les Universités et les Écoles; aujourd’hui, on les  y trouve par centaines. Quoi qu’il en soit, c’est un fait dont il faudra désormais tenir compte. Il n’est pas besoin d’être augure
pour prédire que quelques-unes d’entre elles s’imposeront, un jour, aux choix des Académies. Et les Académies auront tout à gagner à ne s’inspirer que du mérite seul et de l’intérêt impérieux de la Science. » (A. Souques, secrétaire annuel, « Rapport général sur les prix décernés par l’Académie, en 1922 », Bulletin de l’Académie de médecine, séance du 12 décembre 1922, p. 448-449)

Programme de la séance du mardi 21 novembre 2017 à 14h30

  • Accueil par André Aurengo (Membre de l’Académie nationale de médecine)
  • Lecture du discours de réception de Marie Curie prononcé par le Président Auguste Béhal (1922) par Claude Jaffiol, Président de l’Académie nationale de médecine
  • La reconnaissance institutionnelle : des Nobel aux Académies par Natalie Pigeard-Micault (Docteur en histoire des sciences et responsable des ressources historiques du Musée Curie)
  • L’apport de la famille Curie à la médecine par André Aurengo (ancien Chef de service de Médecine nucléaire, Pitié-Salpêtrière, Paris ; Membre de l’Académie nationale de médecine)
  • De la découverte scientifique à l’application médicale : modernité et postérité de Marie Curie par Marie Dutreix (Directrice de recherche au CNRS, Institut Curie)
  • Une si longue absence… par Claude Huriet (Membre honoris causa de l’Académie nationale de médecine)

 

Un médaillon gravé par la Monnaie de Paris à l’effigie de Marie Curie, sera présenté à ses petits-enfants, Hélène Langevin et Pierre Joliot, et apposé à l’entrée de la Salle des séances.

 

Jérôme van Wijland

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