Le fonds Dubois d’Amiens, classé et inventorié en 2014, est depuis peu signalé dans le catalogue Calames.
Frédéric Dubois est né à Amiens en 1797. D’extraction modeste, il devient officier de santé puis précepteur en Russie. De retour en France, il passe son baccalauréat puis son doctorat en médecine en 1828. Malgré un premier échec à l’agrégation, il obtient le prix de la Société royale de médecine de Bordeaux en 1830 avec un mémoire sur l’hypocondrie puis réussit l’agrégation en 1832.
En 1836, son élection dans la section d’anatomo-pathologie de l’Académie de médecine et ses échecs successifs dans l’obtention d’une chaire à la Faculté de médecine déterminent sa carrière. Il devient secrétaire annuel de l’Académie de 1843 à 1845 puis, à la mort d’Étienne Pariset en 1847, secrétaire perpétuel. Frappé d’hémiplégie en 1870, il se retire à Amiens, où il décède en 1873.
Le fonds Dubois d’Amiens de la Bibliothèque de l’Académie nationale de médecine reflète essentiellement l’activité scientifico-littéraire de Frédéric Dubois. Il comporte en effet de nombreux manuscrits de ses travaux, les communications et articles comme les ouvrages plus conséquents. La plupart de ses travaux les plus célèbres y sont représentés, telle l’Histoire philosophique de l’hypochondrie et de l’hystérie de 1833, ou bien encore le Traité de pathologie générale de 1835.
Ses travaux d’histoire et d’érudition consacrés à l’Académie royale de chirurgie, dont il a assuré un premier classement, occupent une part du fonds (Dubois d’Amiens 1. Histoire de l’Académie royale de chirurgie). Puis viennent les éloges, dont le caractère parfois critique et peu hagiographique lui a suscité bien des inimitiés et ont fait sa réputation comme secrétaire perpétuel de l’Académie de médecine (Dubois d’Amiens 2. Éloges et recherches biographiques). On n’en dénombre pas moins de treize sur la petite vingtaine qu’il a prononcés en séance de l’Académie de médecine. On trouve ensuite les manuscrits préparatoires de ses leçons et de ses ouvrages (Dubois d’Amiens 3. Leçons et publications), avec un classement à part pour ses travaux sur le magnétisme en raison des pièces complémentaires qui s’y trouvent (Dubois d’Amiens 4. Magnétisme). Après cela prend place son travail de classification des sciences médicales pour le compte de la Bibliothèque impériale (Dubois d’Amiens 5. Catalogue des sciences médicales). Quelques documents privés complètent le fonds (Dubois d’Amiens 6. Documents financiers privés) ainsi que quelques pièces relatives à des dossiers précis sur une maison de détention et sur une méthode de conservation de la viande (Dubois d’Amiens 7. Divers).
Jérôme van Wijland
Bibliographie récente :
Alexandre Klein, « Frédéric Dubois d’Amiens, médecin-philosophe. L’exemple de la question de la Société Royale de Médecine de Bordeaux de 1830 », Histoire des sciences médicales, tome XLV, n° 2, 2011, p. 131-145
Jérôme van Wijland, « Nosologie et bibliographie », dans Frédéric Barbier, Thierry Dubois, Yann Sordet (dir.), De l’argile au nuage : une archéologie des catalogues (IIe millénaire av. J.-C. – XXIe siècle), Paris, Genève, Éditions des Cendres, Bibliothèque Mazarine, Bibliothèque de Genève, 2015, notice n° 68, p. 388-391
Jérôme van Wijland, « L’empire d’Esculape, ou le projet de Catalogue des sciences médicales de la Bibliothèque nationale (1843-1889) », Histoire et civilisation du livre, XI (2015), p. 305-329
Côme Fabre, « Müller, Charles-Louis », Cat. 58, 59 et 60, dans Jérôme van Wijland (dir.), Jérôme Farigoule (collab.), Dominique Lobstein (collab.), Académie nationale de médecine. Catalogue des peintures et des sculptures, Gand, éditions Snoeck, 2020, p. 312-329
Pour citer ce billet :
Jérôme van Wijland, « Dubois d’Amiens, médecin érudit, panégyriste ambiguë », Site de la Bibliothèque de l’Académie nationale de médecine [en ligne]. Billet publié le 35 janvier 2023. Disponible à l’adresse : https://bibliotheque.academie-medecine.fr/dubois-d-amiens/
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