SRM 85-204 - Archives de la Société royale de médecine

Provenance : Société royale de médecine (Paris)

Description matérielle : 118 cartons numérotés de 85 à 204

Histoire du producteur

La Société royale de médecine est née de la volonté de trois hommes : Turgot contrôleur général des finances - qui lorsqu’il était intendant du Limousin a pu mesurer l’étendue de la misère des campagnes provoquée par les grandes épidémies de variole, les épizooties (peste bovines et ovines), Jean-François de Lassonne, médecin de la Reine Marie-Antoinette, et Félix Vicq d’Azyr, médecin anatomiste et membre de l’Académie des sciences.

La Société royale de médecine est créée par Lettres patentes le 20 août 1778. Elle est le résultat de la fusion de deux commissions : la Commission des épidémies créée en 1776 et la Commission des remèdes secrets et des Eaux minérales créée par Louis XV en 1772. Elle a pour mission « d’entretenir une correspondance sur tout ce qui concerne les progrès de l’art de guérir, avec les chirurgiens les plus célèbres soit français, soit étrangers et principalement avec ceux qui sont chargés des maladies populaires, soit dans les hôpitaux, soit dans les campagnes. Elle doit publier l’histoire des épidé­mies et des épizooties, elle doit répondre dans les délais à toutes les questions qui lui sont faites par les administratifs sur les objets de salubrité publique. Elle doit envoyer, lorsqu’elle en est requise, des commissaires sur les lieux où leur présence est jugée utile. Elle doit s’occuper de l’examen des remèdes nouveaux et des eaux minérales lorsqu’elle est consultée sur ces divers objets par l’administration. Elle doit proposer chaque année dans ses programmes des vues sur les recherches qui lui paraissent mériter le plus d’attention des médecins, et elle doit publier les observations et les mémoires qu’elle a recueillis et au préalable approuvés ».

La SRM est dotée d’un règlement intérieur prévoyant deux séances ordinaires hebdomadaires au cours desquelles les correspondances doivent être lues, discutées et traitées, deux séances publiques par an, l’organisation de concours et l’attribution de prix, la publication des meilleurs mémoires reçus.

Elle organise un véritable réseau de plus d’une centaine de correspondants élus, parmi lesquels des associés régnicoles et étrangers. Elle accomplit un travail considérable en lançant plusieurs enquêtes. Les relevés météorologiques et nosologiques, mémoires, « topographies médicales », lettres et rapports reçus constituent l’essentiel de ses archives ; leur précision et leur quantité en font un matériau d’une richesse extraordinaire, sur lequel plusieurs chercheurs se sont déjà penchés.

Vicq d’Azyr en est le secrétaire perpétuel pendant 17 ans, jusqu’à la suppression des Académies par la Convention le 18 août 1793.

Historique de la conservation

Vicq D’Azyr conserve les archives à son domicile jusqu’à sa mort en 1794. Elles sont confiées alors à Descot commis de la Société qui les transmet à l’École de santé. Par la suite elles sont remises à la Société de l’École de médecine qui à son tour les transmettra à l’Académie royale de médecine en 1821.

Informations sur le traitement

Les registres de la SRM ont été intégrés à la collection de manuscrits de la bibliothèque où ils figurent parmi les premiers du corpus.

Les liasses d’archives de la SRM sont aujourd’hui conservées dans la salle d’archives de la bibliothèque, dans des boîtes cartonnées cotées SRM85 à SRM204.

L’inventaire analytique du fonds a été rédigé dans les années 1980 par Marie-Antoinette Fleury (1911-2000), archiviste-paléographe. Il consiste en un volumineux ensemble d’un millier de feuillets manuscrits, couverts sur leur recto d’une écriture ronde assez facile à déchiffrer, même si les lignes ne sont pas exemptes d’abréviations, de ratures et de renvois. Cet inventaire s’accompagne d’un index manuscrit des lieux, des personnes et des mots-matières, également réalisé par M.-A. Fleury, sur des fiches bristol actuellement rangées dans 11 tiroirs de la salle de lecture.

La bibliothèque de l’Académie de médecine voulant obtenir, à partir de cet ensemble, des fichiers informatiques conformes aux règles de l’art, échangeables et exploitables de façon performante, a décidé de faire procéder à leur encodage en XML conformément à la DTD EAD 2002.

Le présent inventaire est le résultat de ce travail d’encodage. Avant l’encodage, un récolement des cartons et une analyse de l’inventaire ont été réalisés, puis des règles d’encodage ont été définies ; ont en particulier été définis alors un plan de classement sommaire pour le fonds, des règles pour le balisage des informations archivistiques et des règles d’indexation. Le squelette du document EAD (arborescence allant jusqu’aux dossiers) a ensuite été saisi, ainsi que certaines sections de l’inventaire (notamment la partie relative aux registres et celles relatives aux eaux minérales). Le travail d’encodage de la description détaillée du contenu des dossiers a été confié à la société Dataland. L’arborescence XML détaillée produite par Dataland a été revue manuellement en 2008. Puis les index des lieux et des personnes physiques ont été normalisés, en s’appuyant sur des programmes d’export et d’import des entrées d’index.

Sources complémentaires de même provenance

Des papiers issus de la Société Royale de médecine se trouvent aux Archives nationales, à la Bibliothèque nationale de France et à la Bibliothèque interuniversitaire de médecine.

Autres instruments de recherche

Une description de la série de registres contenus dans le fonds (en particulier des procès-verbaux de la SRM) est publiée dans le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, tome Ier, Paris, Librairie Plon, 1909, p. 355-356 et 358. Cette liste est publiée dans le Catalogue en ligne des archives et des manuscrits de l’enseignement supérieur (Calames) ; voir <http://www.calames.abes.fr/pub/ms/FileId-68>

Bibliographie succincte

BARLES, Simone. LA Ville délétère. Médecins et ingénieurs dans l'espace urbain. XVIIIe XIXesiècle. Seyssel, Editions Champ Vallon, 1999. 373 p.

BARROUX, Gilles. Philosophie, maladie et médecine au XVIIIe siècle, Paris, Éditions Champion, 2008. 445 p.

BOREL, Philippe. Annuaire des acteurs de l’enquête de la Société royale de médecine (1776-1793). 2001. 27 p.

BOREL, Philippe. Le Docteur Keller de Hagueneau : la perception de la maladie chez un médecin des Lumières, correspondant de la Société royale de médecine. Mémoire de DEA, 2000. 108 p.

BOREL, Philippe. Pour un état de santé en France d’après l’enquête de la Société royale de Médecine (1776-1793) : sources, problèmes et méthodologie… [2001]. 99 p.

BOURRU, Edme-Claude. Précis historique de l’établissement de la Société royale de médecine, de sa conduite, & de ce qui s’est fait à ce sujet dans la Faculté de médecine de Paris, ca 1779. 46 p.

CAUBET, Alain. La Société royale de médecine étudiée dans ses Mémoires 1776-1789. Mémoire pour l’obtention du diplôme d’étude approfondie d’histoire, sous la direction du professeur Michel Denis et du professeur Jean Queniart, novembre 1990. 90-XXXI p.

DIBNER, Bern ; PIERRES, Philippe-Denys. Tableau des membres qui composent la Société royale de médecine, Paris, 1778. 24 p.

FALIGOT, Louis. Histoire des remèdes secrets aux XVIIIe et XIXe siècles, Rennes, La Découvrance, 1998. 200 p.

FALIGOT, Louis. La question des remèdes secrets sous la Révolution et l’Empire, Paris, Toulouse, Occitania, 1924. 162 p.

GENTY, Maurice. « Les dernières années de la Société royale de médecine : 1789-1793 », Le progrès médical, suppl. illustré 1937, 14e année, n° 7, p. 49-56.

GOUBERT, Jean-Pierre. Malades et médecins en Bretagne, Paris, Klincksieck, 1974. 508 p. (Institut armoricain de recherches historiques de Rennes ; 15).

GOUBERT, Jean-Pierre. « La médicalisation de la société française à la fin de l’Ancien Régime », Francia, 8, 1980.

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LE ROY LADURIE, Emmanuel. Histoire du climat depuis l’an Mil. Paris, Flammarion, 1967. 381 p.

LEHAUT, Isabelle. La Société royale de médecine : regards sur une époque. Mémoire de maîtrise sous la direction de Muriel Jeorger et Jean-Pierre Bardet, Université de Paris IV-Sorbonne, 1990. 244 p. et annexes.

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MANDRESSI, Rafael. « Le passé, l’enseignement, la science : Félix Vicq d’Azyr et l’histoire de la médecine au XVIIIe siècle », Medicina nei Secoli. Arte e scienza, 20/1, 2008, p. 183-212.

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MOUSSY, Hugues, Les topographies médicales françaises des années 1770 aux années 1880 : essai d’interprétation d’un genre médical. Thèse de doctorat sous la direction de Daniel Roche, 2003. 3 vol. (907 p.).

MULLER, Pascale. Les eaux minérales en France à la fin du XVIIIe siècle. Mémoire de maîtrise. 349 p.

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PETER, Jean-Pierre. « Les mots et les objets de la maladie : remarques sur les épidémies et la médecine dans la société française à la fin du XVIIIe siècle », Revue historique, n° 499, juil.-sept. 1971.

ROCHE, Daniel. « Talents, raison et sacrifice : l’image du médecin des Lumières d’après les éloges de la Société royale de médecine (1776-1789) », Annales ESC, vol. 32, fasc. 5, 1977, p. 866-886.

ROFORT, Marie-Françoise. Les topographies médicales : une géographie des maladies et de la santé aux XVIIIe-XIXe siècles, thèse de géographie de 3e cycle sous la direction de Henri Picheral, Université de Paris VII, 1987.

SIMONETTA, Marie Laure. La Société royale de médecine 1776-1793. Mémoire de maîtrise sous la direction du professeur Jean-Claude Perrot, 1992. 249 p.

SMEATON, William Arthur. Lavoisier’s membership of the Société royale de Médecine, 1956. 17 p.