Actualité d’Augusta Dejerine-Klumpke

Le 10 février 2017 a lieu à la Salpétrière un colloque consacré à Jules Dejerine, à l’occasion du centenaire de son décès. Les travaux présentés lors de ce colloque mettront en lumière les étapes importantes de la carrière de Jules Dejerine, et certaines contributions souligneront le rôle d’Augusta Klumpke-Dejerine, son épouse : l’œuvre de Jules Dejerine est en effet pour une large part une œuvre commune, construite aux côtés d’Augusta. Faute de poste officiel, celle-ci a collaboré avec son époux successivement à l’hôpital de Bicêtre puis à la Salpétrière.

La personnalité, le parcours et les réalisations d’Augusta Klumpke méritent en eux-mêmes qu’on y prête attention : pour son action à l’hôpital des Invalides, après la mort de Jules Dejerine en 1917 (elle y organise le service des grands infirmes et étudie les pathologie des paraplégiques), ou pour la création au sein de la Société française de neurologie de la fondation Jules Dejerine. Mais elle s’est en fait illustrée dès l’époque de ses études et de son entrée dans la carrière médicale, en devenant de haute lutte la première femme admise à l’Internat.

Le fonds Dejerine-Klumpke, conservé à l’Académie nationale de médecine, contient un très riche dossier documentaire sur cette conquête de l’Internat par Augusta Klumpke en 1886, aux côtés de Blanche Edwards. On y découvrira des pièces éclairant son parcours personnel et académique jusqu’à l’internat (documents administratifs, pétitions, photographies, ainsi qu’une correspondance comprenant des lettres adressées à Jules Dejerine), mais aussi un dossier de presse fourni et éclairant sur les réactions suscitées par l’opiniâtre combat d’Augusta Klumpke pour l’accession à l’Internat, et rassemblé par ses soins.

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« Acceptez sincères félicitations des femmes médecins russes souhaitons brillants travaux scientifiques sur nouveau champ d’action que vous venez d’ouvrir aux femmes » (Télégramme de félicitations des femmes médecins russes, daté du 19/01/1887)

Le fonds Dejerine-Klumpke a déjà fait l’objet d’une présentation hors des murs de l’Académie nationale de médecine : une sélection des documents qu’il renferme avait fait l’objet d’un prêt au Musée de l’Histoire vivante de Montreuil lors d’une exposition proposée du 17 janvier au 31 décembre 2015 : « Femmes en métiers d’homme », à l’occasion de laquelle un billet avait été rédigé sur ce site.

 

François Léger

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